Le tapis de caisse

Devant la caisse, il attend. « Encore ces satanées files. On passe sa vie à attendre. Je leur répète. Ils verront quand ils sentiront le bout, le virage. Ils ne comprennent jamais rien.

Qu'ils s'imaginent un peu rendre leur dernier souffle. A ce moment, peut-être qu'ils courraient la bouffer leur putain de liberté. Ils n'ont que ça à la bouche ». Il pose ses courses sur le tapis des caisses. « Qu'est-ce que vous en faites ? Vous l'abandonnez aussitôt conquise. La voilà. Elle roule loin et vous glisse des mains, la belle. Elle sait y faire quand il s'agit de s'échapper ».

Pour payer, le retraité tend ses billets. « Eux continuent de parler. Encore et toujours. Tous ces mots, tout ce vacarme. Ils ne s'écoutent même plus. Peut-être que dans le silence, on pourrait mieux s'entendre ».

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